COMORES 4 ILES

COMORES 4 ILES

dimanche 28 mars 2010

LE GENOCIDE SILENCIEUX DES COMORIENS DE MAYOTTE

Indépendant depuis le 06 juillet 1975, les Comores ont subi plusieurs coups d’Etat dirigés depuis Paris et Mayotte, pour déstabiliser et mettre à genoux les Comores libres pour justifier l’incapacité des dirigeants comoriens à diriger leur pays. Une façon de dire à la communauté internationale qu’il serait « suicidaire » que Mayotte intègre un pays à l’agonie. Pour cacher sa politique machiavélique, le grand « partenaire » n’hésite pas à donner sporadiquement quelques subsides à l’Etat comorien, annihilés par des coups bas soutenus par les bouffons de la république comorienne.
En tout cas l’objectif semble atteint : Aujourd’hui personne ne peut parler des Comores sans mettre avant son « instabilité » et sa pauvreté donnant ainsi raison aux mahorais d’avoir fait le « bon » choix et aux charlatans politiques comoriens de garder un silence complice sur le « génocide doux » perpétré par la France dans le lagon mahorais. Ces minables marionnettes, s’ils ne jouent pas le jeu de la France pour enfoncer encore un peu plus le pays dans le chaos en échange d’une reconnaissance politico-dramatique, renoncent à toute revendication nationale d’une partie de leur territoire. Tous les crimes et les humiliations dont sont victimes les comoriens de Mayotte, sont à leurs yeux minimes.
Aucun média Français ne parle du visa Balladur internationalement illégal(cf résolution 3385 (XXX)) instauré le 18 janvier 1995 pour empêcher les comoriens de circuler librement entre leurs îles, lorsqu’il relate les fréquents naufrages dans les eaux comoriennes. Il dira : « Poussés par une vie de misère, des Comoriens, pour la plupart venus d'Anjouan, tentent régulièrement de débarquer illégalement sur Mayotte : AFP » En quelques secondes la ritournelle fait le tour du monde, passant ainsi la résolution 3385 (XXX) aux oubliettes, ni vu ni connu !
Ce génocide n’est-il pas finalement un point de détail de l’histoire de la décolonisation?
D’autres singes comoriens pour se donner bonne conscience, demandent que les Comores « libres » rattrapent d’abord économiquement Mayotte, avant de s’intéresser à son retour. Pourquoi dans ce cas ne pas demander carrément à rattraper les Etats unis ou le Japon ? Ils ne sont pas encore conscients que des bébés périssent presque quotidiennement dans le lagon mahorais à cause d’un visa contraire au droit comorien qu’ils prétendent défendre. Ils n’ont pas encore compris que l’urgence réside sur l’arrêt de ces massacres.
Officiellement 7000 comoriens sur une population d’à peine 700 000 habitants (à l’échelle de la France cela correspond à 620 000 morts) ont péri sur la route maritime Anjouan-Mayotte sans que cela n’affecte les consciences de ces sous-hommes prêts à s’entretuer pour une mauvaise lecture ou une mauvaise interprétation de leur constitution.
Ils demandent sans coup férir à ceux qui ont toujours violé cruellement ladite constitution d’intervenir pour son respect.
Les esprits avancés préoccupés par le respect intégral et sincère de la constitution comorienne estiment que la France est mal placée pour donner des leçons de démocratie aux dirigeants comoriens. Il faut qu’elle respecte d’abord ladite constitution avant de demander aux autres de le faire.
Les barbouzes (appelés mbouzes) à la solde de la France marchent comme des moutons. Ils ne sont jamais choqués par cette barbarie. Ils sont prêts à vendre leur âme au diable pour un euro. Comment arrivent-ils à supporter l’inacceptable ? Combien des morts comoriens faut-il pour que ces chiens sauvages prennent conscience des drames provoqués dans les eaux territoriales comoriennes?

Combien des morts comoriens faut-il encore pour que ces bouffons dénoncent cette violence barbare?

Pour légitimer sa présence dans l’île, la France organise en permanence des simulacres de référendums dont les résultats ne sont reconnus nulle part, aucune instance internationale ne reconnaît la légitimité française à Mayotte. Près d’une trentaine de résolutions des Nations – Unies condamnent explicitement la France et la somme de restituer Mayotte à l’Etat comorien.Comme celle adoptée par l’Assemblée Générale des Nations Unies le 21 octobre 1976 portant le numéro n°31/4 :

« 1- condamne les référendums du 8 février et du 11 avril 1976 organisé dans l’île comorienne de Mayotte par le gouvernement français et les considère comme nuls et non avenus, et rejette :
a) toute autre forme de référendum ou consultation qui pourrait être organisée ultérieurement en territoire comorien de Mayotte.
b) Toute législation étrangère tendant à légaliser une quelconque présence coloniale française en territoire comorien de Mayotte.
2- condamne énergiquement la présence française à Mayotte qui constitue une violation de l’unité nationale, de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de la République indépendante des Comores ».

Comme dirait l’autre : Une question mérite tout de même d'être posée. Si les défenseurs de la tournante le sont par pur patriotisme et pour le strict respect de la constitution de 2001, si chère à leurs yeux, pourquoi ne font-ils pas autant de tintamarre sur la question de Mayotte, pourtant centrale dans ladite constitution ? La soif du pouvoir et la peur de la colère du grand manitou font chanceler, chez nous, tous nos mahatmas.

Baraka Inzouddine (Equipe wongo)

Source : http://wongo.skyrock.com/

Les enfants passeurs de Mayotte

Rémi Carayol
Journaliste indépendant


Pour le tiers ou le quart du prix habituel, Hachim, Jawad et des milliers d’autres, achètent leur passage d’Anjouan à Mayotte en échange d’un engagement : celui de se faire passer pour le passeur en cas de contrôle. Ils sont mineurs et, avec un peu de chance, s’ils ne sont pas déclarés majeurs, ils ne seront pas jugés comme des adultes. Depuis 2005, la chasse aux passeurs lancée par les autorités françaises, a fait exploser ce phénomène.
C’est un procès comme on en voit toutes les semaines – ou presque – à Mayotte. Un gamin se présente, dépenaillé (dans la tenue qu’il portait lors de son arrestation), à la barre du tribunal de première instance de Mamoudzou. Encadré par deux gendarmes qui font, bien souvent, deux fois sa corpulence, il ne fait pas le fier. Le juge le regarde de haut, un peu blasé tout de même. Le procureur aussi, plus énervé. Si l’audience se poursuit, le représentant du ministère public ne manquera pas de rappeler à quel point l’immigration clandestine est « un drame » auquel il convient de mettre un terme, et de pointer du doigt ces passeurs sans vergogne, qui mènent si souvent à la mort leurs innocents passagers. Ce type de procès peut se dérouler le matin, l’après-midi, le soir… La plupart du temps, les audiences sont des « comparutions immédiates ». Pas le temps d’étudier chaque cas, un passeur est un passeur… Avocats peu informés, mal payés. Juges pressés, fatigués. Procès bâclés.

Nous sommes en avril 2009, et c’est un procès tout ce qu’il y a de plus commun à Mayotte. Hachim [1] est accusé d’avoir « aidé » des personnes à entrer irrégulièrement sur le territoire de Mayotte, avec cette circonstance aggravante qu’il a mis leur vie en danger, énonce le président du tribunal. Ils venaient de Bambao, l’un des principaux ports de départ des kwassa [2] qui relient jour et nuit l’île d’Anjouan à celle de Mayotte. La première forme, avec la Grande Comore et Mohéli, l’Union des Comores, indépendante depuis 1975 ; la seconde est restée française, bien qu’appartenant au même ensemble, après un imbroglio juridico-politico-diplomatique qu’il serait trop long de développer ici. Trente ans après, les conséquences de cette « séparation » représentent un casse-tête pour l’administration française : pour des raisons économiques ou familiales, des milliers de Comoriens tentent, chaque année, de venir à Mayotte. Selon le dernier recensement de l’Insee (2007), sur 186 000 habitants, près de 40 % seraient « étrangers », dont une grande majorité en situation irrégulière.

La barque d’Hachim, à la coque légère, a été conçue pour transporter au plus dix pêcheurs – elle en contenait 32. Comme tant d’autres ces dernières années, elle s’est fait intercepter à quelques kilomètres des côtes mahoraises, après sept heures de traversée. Hachim s’est immédiatement présenté comme le passeur. À la barre du tribunal, il dit n’avoir que 17 ans. Il a arrêté ses études très tôt, n’avait aucune chance de trouver du travail chez lui, n’a ni femme ni enfants. Il le sait bien : en France, un mineur ne peut être jugé comme un adulte. Il s’en sortira à bon compte, se dit-il, à condition que le juge accepte de reconnaître qu’il n’a pas 18 ans. Hachim n’a aucun papier pour le prouver, et quand bien même en aurait-il, les juridictions françaises ne font guère confiance aux papiers comoriens – le pays est présenté par la France comme l’un des pires en matière de fraude à l’état civil. Le juge est dubitatif. « Vous ne semblez pas avoir 17 ans… » Il ne répond pas ; laisse son avocat, commis d’office, développer une argumentation désormais bien connue : « Dans le doute, vous devez le relâcher, ou tout du moins ordonner une expertise médicale ». Le juge réfléchit. Hachim n’est pas bien grand, un peu chétif. Il ne parle que quelques mots de français mais lui assure, dans un dernier sursaut, qu’il est né en 1992. Le procureur fait la moue. Encore un qui va y échapper, semble-t-il se dire. Finalement, le juge ordonne une expertise médicale. Hachim sera, en attendant, détenu dans le département « mineurs » de plus en plus fréquenté de la maison d’arrêt de Majicavo…

Dans la salle, les gendarmes se contiennent. Un agent de la PAF (police aux frontières) résume leur désarroi : « Quand on intercepte un kwassa, on se dit que ça n’a pas de sens pour les passagers. Ils seront renvoyés directement à Anjouan mais reviendront. On le sait. Mais cela ne sert pas à rien, se dit-on. Au moins, les passeurs seront mis au trou. C’est notre récompense – une manière de se dire qu’on ne fait pas ça pour rien. Mais depuis quelques mois, on assiste à une recrudescence de passeurs mineurs. Ils se dénoncent tout de suite et savent qu’ils ressortiront bientôt. »

La chasse aux passeurs lancée en 2005 par les autorités françaises à Mayotte [3], qui s’est traduite par une explosion du nombre d’arrestations en mer et de procès [4], a abouti, du côté des organisateurs de la traversée, à l’utilisation de plus en plus fréquente de mineurs. Parfois, ceux-ci sont véritablement les conducteurs des barques. Mais la plupart du temps, ils ne sont que de simples passagers qui, en échange d’une traversée moins chère, acceptent de se faire passer pour le passeur en cas d’arrestation. « Pour traverser le bras de mer qui relie Anjouan à Mayotte [70 km environ, ndlr], il faut une certaine expérience », témoigne Abdou, un pêcheur anjouanais. « Un gamin de 17 ans ne l’a pas, cette expérience. Pas plus qu’un gamin de 19 ou 20 ans. C’est un suicide de partir avec un jeune à la barre ».

Les passeurs sont généralement des pêcheurs qui comptent un certain nombre de sorties en mer. « Ce qui arrive, au départ, c’est que les rabatteurs font en sorte qu’il y ait des mineurs dans le tas. Ou du moins des jeunes qui ont l’air d’être mineurs. Avant le départ, ils conviennent avec la famille de l’enfant d’un prix moindre : 50 ou 100 euros au lieu de 150, 200 ou plus. En cas d’arrestation en mer, les conducteurs lui remettront la barre. Ils se fondront alors dans le lot des passagers et échapperont à la prison. Le jeune aussi, bien souvent ».

Un magistrat qui a officié à Mayotte quatre ans durant a vu la naissance de ce phénomène. « Auparavant, on n’avait que très rarement des passeurs mineurs. Mais plus on en arrêtait, plus on en rencontrait à la barre. Le phénomène a vraiment explosé en 2007. On n’est pas dupes. On sait que la plupart du temps ils ne servent que de faire-valoir. D’ailleurs, souvent, ils nous disent exactement ce qu’il s’est passé ».

Pour le magistrat, cette dérive démontre l’extrême vénalité des « mafias » qui organisent le passage, « prêtes à utiliser des gamins ». Mohamed, un militant qui aide les sans-papiers vivant à Mayotte à défendre leurs droits et connaît bien la question pour s’être rendu régulièrement à Anjouan, dénonce pour sa part l’« hypocrisie » de la justice. « À Anjouan, combien de gamins ne vont plus à l’école et n’ont pas de travail ? Des milliers. Ils sont évidemment prêts à jouer les passeurs s’ils savent qu’ils auront une chance d’aller à Mayotte pour un moindre prix. »

Jawad [5] fut de ceux-là. Il est arrivé en 2008 à Mayotte, en provenance de Domoni, un autre port anjouanais. Il raconte : « J’avais 16 ans. Je n’allais plus à l’école depuis le primaire car je devais aider mes parents aux champs. Un jour, j’ai décidé d’aller à Mayotte pour leur envoyer de l’argent et avoir un avenir. Je me suis renseigné pour partir. Je pensais que je devrais débourser 150 ou 200 euros, mais je savais que je pourrais essayer de m’arranger. J’ai quelques connaissances en mécanique. J’ai proposé de servir de mécanicien en cas de problème. Le passeur m’a dit : “On en a déjà un. Mais on peut te proposer autre chose : si on se fait arrêter, tu prendras la barre et tu diras aux flics que c’est toi le passeur”. J’ai accepté évidemment ! Au lieu de 200 euros, j’ai payé 50 euros. On est arrivé sain et sauf. On n’a vu aucune patrouille ».

D’autres ont moins de chance. Une fois interceptés par une des nombreuses vedettes de la PAF ou de la gendarmerie qui sillonnent le lagon toutes les nuits, ils passent sous les fourches caudines de la justice française. Or, bien souvent, celle-ci ne fait pas cas de leur soi-disant minorité. Un avocat : « Les autorités utilisent le test osseux pour définir l’âge des passeurs. Mais il a été prouvé que ce test, réalisé pour des Américains blancs dans les années 60, n’est en rien adapté à la corpulence d’un gamin africain. » Régulièrement, les avocats du barreau de Mamoudzou dénoncent l’utilisation de ce test. En octobre 2008, ils ont été (indirectement) soutenus, dans leur démarche, par la Défenseure des enfants, Dominique Versini, qui a rappelé, lors d’une conférence de presse tenue à Mayotte, que l’utilisation de ce test n’est pas suffisante. « Le doute doit bénéficier à l’accusé. Or ce test entretient le doute. Mais cela ne gêne pas outre-mesure la justice. C’est un scandale ! » estime l’avocat.

Ainsi, bien souvent, des passeurs qui se disent mineurs sont reconnus majeurs par le test. « Il est reconnu que ce test peut se tromper d’une année sur l’âge. Or très souvent, il dit que le jeune a 19 ans, 18 ans… » Le magistrat rétorque que « si l’on devait libérer tous les passeurs qui se disent mineurs, on n’en aurait plus un seul en prison ». Il rappelle en outre que nombreux sont les majeurs qui se font passer pour des mineurs – ce qui n’est pas faux. Mais il reconnaît que « le test osseux n’est pas suffisant ».

Peines lourdes pour les « assassins »
À Anjouan, on ne se pose pas autant de questions. « Si on ne nous emprisonnait pas automatiquement, on ne donnerait pas la barre aux enfants », assure Djaloud, un passeur occasionnel. Pour lui, la justice française fait une erreur en comparant les passeurs à des criminels. « Nous ne sommes pas des meurtriers. Moi, je suis un pêcheur. J’essaye de vivre comme je peux, et le passage me permet de gagner de l’argent pour payer à manger à ma famille. Si je n’avais pas ça, on crèverait de faim. Quand je pars, je suis conscient du danger. Et mes passagers aussi. »

Les autorités françaises leur reprochent de ne pas être équipés de matériel de sécurité – un deuxième moteur, des gilets de sauvetage, un GPS ! – et de surcharger les barques. « Mais nous les passeurs, on ne décide de rien ! C’est notre patron qui décide du nombre de passagers. » Les exemples de passeurs qui ont refusé de partir avec un grand nombre de passagers ne sont pas rares. Et Djaloud de rappeler : « Nous aussi, les passeurs, sommes en danger. Nous non plus n’avons pas de gilet. Et bien souvent d’ailleurs, un des deux pilotes prend la barque pour rester à Mayotte. C’est un passager comme les autres. »

Pour Mohamed, le militant associatif, l’erreur d’appréciation des autorités sur la réelle responsabilité des passeurs est à l’origine de la dérive de l’utilisation des mineurs. « Peut-on en faire des criminels assoiffés de sang comme veulent nous les présenter les représentants de l’État ? Je ne le crois pas. Et tant qu’on les jugera comme tels, ils essaieront d’échapper à la justice et sacrifieront des gamins. »

En janvier dernier, Nicolas Sarkozy, à l’occasion d’une visite de quatre heures sur le territoire mahorais, avait cru bon de qualifier les passeurs d’« assassins ». Il ne faisait que reprendre à son compte l’antienne des magistrats et des préfets successifs, qui ont fait de cette caricature leur exercice favori ces dernières années. Les actes ont suivi.

Un passeur pris pour la première fois écope presque toujours – et suivant une procédure élaborée selon le mode du « copiécollé » – d’une peine d’un an de prison ferme, et en effectue généralement la moitié. Un récidiviste est, lui, condamné, dans la plupart des cas, à quatre ans de prison. Aujourd’hui, la maison d’arrêt de Majicavo, où l’on constate une surpopulation de 270 %, héberge en majorité des passeurs. Parmi eux, combien sont des mineurs ?


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Notes
[1] Prénom d’emprunt

[2] Nom donné sur place aux embarcations qui relient clandestinement Anjouan à Mayotte, et plus globalement aux barques servant à la pêche.

[3] Chasse aux passeurs qui a coïncidé avec une chasse aux sans-papiers vivant à Mayotte : alors qu’en 2004, 8 599 personnes avaient été reconduites à la frontière à Mayotte, en 2009, ce chiffre est passé à 19 972. En 2006, 2007 et 2008, il avoisinait les 16 000.

[4] En 2009, 290 kwassa ont été interceptés au large de Mayotte (+13 % par rapport aux résultats de l’année 2008). Les autorités françaises disposent pour cela de trois radars (bientôt un quatrième), de huit vedettes (bientôt dix) et d’un hélicoptère depuis le mois de décembre 2009.

[5] Prénom d’emprunt.

source : http://wongo.skyrock.com/

samedi 27 mars 2010

MAYOTTE : QUELLE MASCARADE!

A l’heure ou Mayotte court vers la départementalisation, le droit commun et clame sur tous les tons qu’elle est française depuis 1841, on peut se poser de graves questions quant à la réelle volonté des Mahorais de devenir des français à part entière d’une part et de l’attitude complice d’une mascarade honteuse de la part de l’Etat Français. Voilà plusieurs années déjà que les m’zungus qui occupent des postes à responsabilité dans diverses administrations, territoriales notamment, sont poussés vers la sortie voire licenciés et menacés, pour laisser leur place à des « cadres mahorais » qui bien entendu sont parfaitement capables de gérer le pays avec pour conséquence, l’installation insidieuse d’une sorte de république bananière sur le sol de la République Française. L’Etat, complaisamment, sans doute au nom du sacro saint dogme qui prévaut outre-mer du « pas de vagues », cautionne des choses inimaginables ailleurs. L’exemple le plus flagrant et le plus récent, s’est déroulé hier matin au palais de justice de la République Française avec la prestation de serment d’une dame. entrant ainsi de plain-pied dans la fonction publique d’Etat et qui plus est, au service des Douanes Françaises. Cette brave dame s’est donc approchée de la barre suivant le rituel classique et le président Mancini de lui adresser la parole pour lui rappeler les termes de son serment avant qu’elle ne lève la main droite et prononce la formule rituelle « Je le jure » conformément à la loi. Or le président eut tout de même un léger haut le corps et une remarque glissée furtivement, en s’apercevant que ladite dame ne parlait ni ne comprenait le français! Qu’à cela ne tienne, l’interprète fut requis d’urgence pour traduire les propos du serment et la dame levant la main droite ânonna un « Je le jure » approximatif. Quand on pense que pour embrasser une carrière de fonctionnaire d’Etat et qui plus est assermenté, il faut un certain niveau, passer des concours, donc maîtriser la langue de Molière et que seulement une fois ces obstacles franchis, on peut prétendre à ce serment, dont la symbolique n’échappe à personne dans notre démocratie, la vision d’hier de cette brave femme -fusse-t-elle de ménage- qui aujourd’hui est fonctionnaire des Douanes avec tout ce que cela implique, laisse pour le moins pantois. Résultat des courses: une nouvelle douanière assermenté qui ne parle pas le français office désarmais au sein des Douanes Françaises. C’est comme ça un point c’est tout. Vve la République et vive la France ! Fermez le ban!
Denis Herrmann
Edito du journal « Les Nouvelles de Mayotte » n°1259 du jeudi 11 mars 10
Source : [->http://wongo.skyrock.com/]
Source : LN n°1259 du jeudi 11 mars 10

CRUELLE DESTINEE

Au loin, à l’horizon, s’aperçoivent à peine les quelques rayons du soleil encore persistant à l’arrivée imminente d’une imposante nuit. Passé d’un quart d’heure, les dernières lueurs crépusculaires ont totalement enfouies dominées par l’immensité obscure. Cela semble être le moment opportun, le moment propice pour tenter l’aventure Mahoraise loin de regards déchirés des curieuses personnes. Aux agents à pas cadencés, une quarantaine d’ombres sort discrètement des profondeurs de la nuit, poussant en catimini une barque, un Kwassa d’à peine 5mètres supposé vaincre en ce mois de janvier, les vagues de l’océan indien. Cette nuit est une nuit particulière, unique dirait-on, pourtant typique de ces périodes de décadence où l’espérance d’une vie meilleure l’emporte quelques soient les risques, les circonstances.
Le contingent débouche sur une lugubre clairière des côtes Anjouanaises. Ceux-là ne sont guère les premiers et ne seront guère les derniers; ils sont parmi ces centaines de Comoriens qui vont chaque année au péril de leur vie, en quête de leur patrimoine séquestré (...)
Dans cette nuit bannie des temps, le vent souffle atrocement il semble faire tout ce qui est en son pouvoir pour dissuader l’entame du périlleux voyage. Quand à la lune, elle a quasiment disparu, on dirait qu’elle fait déjà son deuil. Le petit cercueil flottant est mis à flot.
A son bord se sont amoncelés les « élus du sort »
Avant de mettre le cap, la rituelle prière. Celle-ci finie, les misérables engins servant de moteur sont mis en état de marche en route vers la FELICITE.
Darkaoui Dayar Salim - TA4, Mouigni Baraka

Source : http://wongo.skyrock.com/