COMORES 4 ILES

COMORES 4 ILES

samedi 15 octobre 2011

COMORES : Non, non, non, Mayotte, ce n'est pas la France !

COMORES : Non, non, non, Mayotte, ce n’est pas la France !
COMORES : Non, non, non, Mayotte, ce n’est pas la France !
Depuis plusieurs jours, une situation insurrectionnelle prévaut dans l'île de Mayotte. Les grands médias nous expliquent que la population locale est en colère contre la cherté de la vie. Les produits de consommation courante y seraient beaucoup plus chers qu'en métropole, alors que le pouvoir d'achat des habitants de l'île est bien plus faible. Présenté de cette manière, on ne peut que sympathiser avec les Mahorais en colère. Cependant, tout n'est pas aussi simple ! Dans cette affaire de Mayotte, les gouvernements français successifs, depuis 1974, ont trompé le peuple qui les a portés au pouvoir.
Ils ont aussi défié la communauté internationale. Pourquoi ?
Pour répondre à cette question, il convient de faire un bref rappel historique.
Il faut, en premier lieu, rappeler une évidence : Mayotte est une île qui fait partie d'un archipel, l'archipel des Comores, lui-même composé de quatre îles principales : Grande Comore, Anjouan, Mohéli et Mayotte. Les habitants de ces quatre îles parlent la même langue, ils ont la même culture, la même religion, la même histoire. Cet archipel a été soumis et occupé par la même puissance coloniale : la France.
En 1974, les autorités françaises organisèrent aux Comores un référendum sur l'autodétermination. 90% des Comoriens optèrent pour l'indépendance. Le problème aurait donc dû être résolu, de manière définitive, cette année-là : les Comores auraient dû accéder à l'indépendance nationale, et le nouvel Etat aurait dû être constitué de quatre îles. Or, ce ne fut pas le cas. Le gouvernement français argua que, dans l'île de Mayotte, la majorité de la population s'était opposée à l'indépendance. Mayotte, depuis lors, est restée dans le giron français et est devenu l'objet d'un grave contentieux, non seulement avec le nouvel Etat comorien, indépendant depuis 1975, mais aussi avec l'ONU et avec l'Organisation de l'Unité Africaine, devenue depuis Union Africaine. En effet, l'ONU a établi des règles encadrant le processus de décolonisation. Ces règles s'appliquent à tous les Etats, en particulier aux ex-puissances coloniales au premier rang desquelles figure la France. Que prévoient ces règles ?Le point 6 de la déclaration du 14 décembre 1960 sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples colonisés stipule que l'intégrité territoriale des anciennes colonies doit être préservée. Or, dans le cas des Comores, la France a arbitrairement amputé son ex-colonie d'un quart de son territoire.
En Algérie, la majorité de la population avait voté en faveur de l'indépendance. Avait-on, à l'époque, examiné le détail des résultats de ce référendum d'autodétermination ? Sommes-nous certains qu'à Oran, par exemple, les habitants de cette grande ville, majoritairement de souche européenne, se soient prononcés pour l'indépendance de leur pays? Eut-il été envisageable, concevable, admissible, à l'époque, de faire d'Oran une ville française, enclavée dans une Algérie indépendante, à l'instar des villes espagnoles de Ceuta et de Melilla sur la côte méditerranéenne du Maroc ? Une telle idée eut été immédiatement rejetée par le GPRA[1], et son rejet aurait reçu le soutien de l'ensemble de la communauté internationale.
En 1974, les nationalistes comoriens n'avaient ni la force ni le poids de leurs collègues algériens, et leur petit pays dépourvu de ressources ne représentait pas, à l'échelle internationale, un enjeu aussi considérable que celui de l'Algérie de 1962.
COMORES : Non, non, non, Mayotte, ce n’est pas la France !
Pour sa politique comorienne, la France a cependant été régulièrement condamnée par l'Assemblée Générale des Nations Unies. Depuis 1974, le statut de l'île de Mayotte a évolué. Ce cheminement institutionnel s'est achevé au début de cette année, lorsque le territoire est devenu le 101e département de la République Française, et le 5e département d'Outre-Mer de cette dernière. Cette départementalisation avait été approuvée par 95,2% des votants, lors d'un référendum organisé dans l'île le 29 mars 2009. On notera cependant que le taux d'abstention, lors de ce scrutin, s'élevait à 41,19%. La question de l'appartenance de l'île à la France est donc définitivement réglée, diront les démocrates jacobins sourcilleux, partisans d'une République « une et indivisible ». Je ne suis pas d'accord avec cette vision des choses. Si l'on devait organiser un référendum, demain, à Haïti, voire en Somalie, sur la départementalisation de ces contrées, on aurait sans doute un résultat semblable à celui de Mayotte.
Comment s'étonner que des populations démunies votent « oui » massivement, lorsqu'on leur promet que ce choix leur apportera un revenu minimum garanti et une couverture sociale identiques à ceux dont bénéficient les Français ? Pourquoi le peuple français n'a t-il pas été consulté, au sujet de départementalisation de Mayotte ? N'eut-il pas été normal de lui demander son avis ? Lors des accords sur le nouveau statut de la Nouvelle Calédonie, le gouvernement de Michel Rocard avec organisé un référendum national. La majorité des Français qui y avaient participé s'était prononcée pour le « oui », même si l'on peut légitimement se poser la question de savoir si les habitants de Roubaix ou du plateau de Millevaches étaient réellement conscients de l'enjeu de ce référendum, en 1988. Pourquoi une procédure similaire n'a-t-elle pas été suivie pour Mayotte ? La départementalisation de ce territoire insulaire n'a fait l'objet d'aucun débat, en France. Pire, elle est passée complètement inaperçue, les grands médias ne l'ayant que très peu évoquée !Il était du devoir du gouvernement français d'informer les Français. Il aurait dû leur dire la vérité, au sujet de Mayotte. Leur avouer que 60% de leurs nouveaux « compatriotes » ne parlent pas français et que la polygamie est une pratique courante et acceptée, à Mayotte. Qu'en l'an 2000, 35 % des hommes et 40% des femmes étaient analphabètes (je doute que ces chiffres aient beaucoup évolué, depuis). Que la charia a plus de valeur, aux yeux des Mahorais, que les lois de la République. Que jusqu'à la récente départementalisation, seuls les cadis (juges islamiques) rendaient la justice, en matière de statut personnel. Que la superficie de cette île est de 376 km², contre 4000 en moyenne pour un département « normal ».

Enfin, le gouvernement français n'aurait-il pas dû prendre conscience que cette départementalisation constituait en fait une véritable bombe à retardement ? Mayotte n'est située qu'à 30 kilomètres d'Anjouan, la plus proche des trois îles de l'archipel faisant partie de l'Union des Comores. Mayotte représente donc un véritable aimant pour les Comoriens des autres îles. Ces derniers, citoyens d'un des pays les plus déshérités de la planète, voient dans cette île restée française un véritable havre de bien-être. Une terre où l'on peut trouver du travail (au noir) et éventuellement bénéficier de la couverture sociale et de l'accès aux soins, d'une éducation de qualité, et où la citoyenneté française peut permettre de gagner la France et l'Union Européenne qui y sont vus comme de véritables eldorados. Sait-on qu'avec au moins 60 000 Comoriens, Marseille est aujourd'hui la plus grande ville comorienne, loin devant Moroni, la capitale ?
Cette attraction irrépressible est source de tragédies sans nom. Des milliers de Comoriens, embarqués sur des rafiots de fortune, ont en effet perdu la vie en tentant d'atteindre le rivage mahorais. Parmi eux, un grand nombre de femmes enceintes, désireuses d'accoucher à Mayotte, afin que leur enfant devienne un citoyen français. C'est là que réside la véritable bombe à retardement : le droit du sol, cher à la République Française, est inapplicable à Mayotte. L'île compte aujourd'hui 60 000 immigrés clandestins, sur une population totale de 200 000 habitants. 80% des nouveau-nés, à la maternité de Mamoudzou, le chef-lieu du département nouvellement créé, sont de mères non mahoraises : comoriennes, mais aussi Africaines venues de la région des Grands Lacs. Mayotte, au fil des ans, est donc devenue une véritable « Lampedusa » française. La différence entre les deux îles est que les Italiens, eux, sont au courant de la situation qui prévaut à Lampedusa, et ils en mesurent les enjeux. Alors que la grande majorité des Français ignore tout de Mayotte et des risques engendrés par la départementalisation.
On affirme que le nouveau statut de Mayotte est irréversible, que l'on ne peut pas revenir en arrière. Je ne suis pas de cet avis. Je reste persuadé qu'il existe une alternative. Un accord de partenariat privilégié pourrait être conclu entre la France et l'Union des Comores. Dans ce cadre, Mayotte pourrait trouver une place de choix dans cet Etat fédéral que constituent désormais les Comores, et jouer un rôle clef dans ce partenariat. Mayotte pourrait trouver le chemin d'un développement véritable au sein de son environnement culturel et géographique naturel, au lieu de générer cette économie artificielle qui est en train de se développer dans l'île, véritable cul-de-sac de la France, où 45 % des salariés sont employés par l'administration. Cette solution pourrait ensuite être soumise à référendum, tant en France qu'aux Comores, après une période durant laquelle tous les enjeux auraient été clairement expliqués aux citoyens des deux pays.
Les Mahorais, comme le reste des Comoriens, ont le droit au respect. Quant aux Français, ils ont le droit à la vérité. Le gouvernement actuel, comme tous ceux qui l'ont précédé depuis 1974, n'ont jamais eu la volonté et le courage de la révéler.


HERVE CHEUZEVILLE
14 octobre 2011

(Auteur de trois livres: « Kadogo, Enfants des guerres d'Afrique centrale », l'Harmattan, 2003; « Chroniques africaines de guerres et d'espérance », Editions Persée, 2006; « Chroniques d'un ailleurs pas si lointain – Réflexions d'un humanitaire engagé », Editions Persée, 2010)

source : http://wongo.skyrock.com/

mardi 19 juillet 2011

Comores - France : les mêmes recettes... au préjudice des Comores

Comores - France : les mêmes recettes... au préjudice des Comores
Le nouvel ambassadeur tentera, comme ses prédécesseurs, de trouver une nouvelle dénomination de sa structure de discussions bilatérales, après les fiascos de la partie comorienne avec la Commission mixte et le Groupe de travail de haut niveau. L'objectif est de réussir l'admission de Mayotte en région ultrapériphérique, tout en gardant l'espoir de trouver, un jour aux Comores, des interlocuteurs qui ratifieront un accord qui mettra définitivement en sourdine la revendication de notre souveraineté sur Mayotte.
Le nouvel ambassadeur de France aux Comores, Philippe Lacoste, prendra son poste officiellement après la présentation de ses lettres de créances auprès du président de l'Union des Comores. Directeur adjoint des biens publics mondiaux au ministère français des Affaires étrangères, l'ambassadeur, 52 ans, trouvera un gouvernement, qui vient d'ouvrir, par son premier acte, ses vannes financières à l'entreprise française Colas. Cette dernière vient d'obtenir le marché des tronçons de route, pour un montant faramineux de 6 milliards, soit près de 20% du budget de l'Etat comorien, à raison de.. 150 millions de francs comoriens par km. Un tapis rouge en son honneur.
Après le référendum sur la départementalisation de Mayotte, organisé, sans aucune protestation nouvelle des Nations unies, le nouvel ambassadeur de France aux Comores aura, sans doute, la tâche urgente d'empêcher toute discussion de la question à l'Onu et toute adoption par l'assemblée générale d'une nouvelle résolution. Il tentera de parachever ce que son prédécesseur a commencé, faire admettre, en s'assurant d'aucune obstruction, Mayotte comme région ultrapériphérique de l'Europe. Pendant ce temps, les Comores balbutient encore sur la stratégie à adopter. La nouvelle recette présidentielle, sur le dialogue avec les Mahorais, n'aura de sens, que si le format, le cadre et les termes de ce dialogue sont clairement définis. Son efficacité et sa sincérité ne seront mesurés, que si elles s'inscrivent dans une feuille de route établie, qui fixe les étapes à franchir pour la réintégration de l'île. La question de Mayotte étant une question nationale, qui est du ressort de la constitution et de la mission première du président; ce dernier se doit de répondre à la proposition de l'Assemblée nationale de tenir dans les plus brefs délais, des états généraux sur la question de Mayotte, impliquant tous les acteurs politiques, les organisations de la société civile pour adopter une feuille de route largement partagée, qui s'imposerait alors à tout gouvernement.
Visa Balladur
Comores - France : les mêmes recettes... au préjudice des Comores

Tout ambassadeur de France, qui quitte ses fonctions aux Comores, emporte dans ses valises des chiffres macabres. Plus de 16.000 comoriens de Ndzuwani, de Mwali, de Ngazidja et parfois de Mayotte, sont expulsés menottes aux mains dans l'île comorienne, sous prétexte qu'ils ne sont pas détenteurs de permis de séjour. Mais plus d'une centaine meurent tous les ans, repêchés, et de nombreux inconnus reposent aux fonds de l'océan, après les naufrages à répétition près des côtes mahoraises. La France ne veut pas lever le visa Balladur, à l'origine de ces nombreux naufrages. Elle rabaisse le débat au niveau des mesures d'allégement des conditions d'octroi de visa, et d'échanges commerciaux, à chaque fois réprouvées par la population, mais qui permettent à la France de gagner du temps et de réaliser progressivement les objectifs de son chronogramme d'ancrage de Mayotte à la France. Les Comores n'ont d'autre issue que de réapprendre à parler sur un même pied d'égalité avec l'ancienne puissance coloniale, pour être entendues à Paris et à Bruxelles.
Comores - France : les mêmes recettes... au préjudice des ComoresLe précédent ministre Fahmi Saïd Ibrahim, a réussi à le faire en peu de temps. Il n'y a aucune raison que l'actuel n'en fasse pas autant.
Après la longue période de flottement des relations entre la France et les Comores, la normalisation a été officialisée en 2005 avec la visite officielle du président Azali en France (31 janvier au 2 février 2005) et la mise en place d'une commission mixte. Une commission qui ressemble, à s'y méprendre, à la même recette clamée haut et fort aujourd'hui, admettant la présence dans les discussions des élus de Mayotte (député Mansour Kamardine, sénateur Adrien Giraud, vice-président du Conseil général Bacar Ali Boto). Cette commission mixte n'a pratiquement rien apporté aux Comores, sur l'évolution du dossier de Mayotte. Elle a permis le durcissement des mesures d'expulsion et l'éloignement de Mayotte.
Il a fallu attendre novembre 2006, la visite bilatérale de Mme Girardin pour réaffirmer le soutien de la France au développement des Comores et au renforcement des institutions de l'Union, concrétisé par la signature du Document cadre de Partenariat (2007-2011).
La visite du président Sambi en France et son entretien avec le président Sarkozy, le 28 septembre 2007, avaient suscité beaucoup d'espoir. La France reconnait officiellement le contentieux territorial et promet d'ouvrir des discussions à ce sujet. Le Groupe de travail de haut niveau, mis en place après la visite conjointe des secrétaires d'Etat à l'Outre-Mer et à la coopération, francophonie Jégo et Joyandet en mai 2008, débouchera sur des recommandations politiques plus décevantes.
Sambi chez Sarkozy
Comores - France : les mêmes recettes... au préjudice des Comores
On notera le lancement des travaux du Gthn à Paris les 4-5 juin 2008, qui a abouti à la constitution des sousgroupes de travail, “coopération régionale“, “circulation des personnes“, pour préparer les conditions de la signature d'un Traité ad hoc en 2009. Simultanément aux discussions annoncées prometteuses, la France organise la consultation du 29 mars 2009 sur l'accès de Mayotte au statut de Dom, comprise ici comme une humiliation ultime.
Les deux présidents Sarkozy et Sambi avaient pourtant convenu, lors de leur entretien que “le rattachement de Mayotte aux Comores devait être recherché par l'intégration économique entre les îles et le renforcement de l'Etat de droit aux Comores, pour les rendre plus attractives vis-àvis de Mayotte“. Aucune piste sérieuse sur ce postulat politique n'a été recherchée.
La France a fait miroiter ce grand projet de texte du Traité entre la France et l'Union des Comores relatif à “la circulation des personnes et des biens, la coopération régionale et la Communauté des Iles“. Le président Sambi, déçu par la tournure qu'ont prises les discussions, suspend la participation comorienne au Gthn. Un groupe de travail informel continue, avec la participation du Ministère comorien des Relations extérieures, et de trois représentants du Conseil général de Mayotte, mais sans conviction, ni légitimité politique. “Le point Mayotte n'avait plus été soumis à l'assemblée générale des Nations unies depuis 1994. Elle est chaque année reportée à l'ordre du jour de l'Agnu de l'année suivante”, rapporte, avec une touche de triomphalisme, le site officiel du ministère français des Affaires étrangères. La politique française aux Comores s'est toujours traduite par le renforcement de la lutte contre ce qu'elle appelle “l'immigration“. Cette politique s'exprime par des moyens militaires importants pour stopper les Kwassa, et des mesures économiques destinées à fixer les populations aux Comores, notamment à Ndzuwani.
Triomphalisme français
Malgré les promesses, la question de Mayotte reste à l'ordre du jour de l'Ag de l'Onu sans débat. Les Comores se rabattent sur les sommets de l'Union africaine, (du 1er au 4 février 2009) pour obtenir des décisions condamnant la consultation française à Mayotte.
Le nouvel ambassadeur tentera, lui aussi, de trouver une nouvelle dénomination de sa structure de discussions bilatérales, après les fiascos de la partie comorienne avec la Commission mixte et le Groupe de travail de haut niveau.
L'objectif est de réussir l'admission de Mayotte en région ultrapériphérique, tout en gardant l'espoir de trouver, un jour aux Comores, des interlocuteurs qui ratifieront un accord qui mettra définitivement en sourdine la revendication de notre souveraineté sur Mayotte.

Ahmed Ali Amir
Source : Al-watwan N° 1788 du mardi 19 juillet 2011
source : http://wongo.skyrock.com/

samedi 11 juin 2011

Comores : Les premiers quinze jours d'IKILILOU à Beit-Salam....

 Comores : Les premiers quinze jours d’IKILILOU à Beit-Salam....
Le président Ikililou et ses trois vice-présidents viennent de passer le cap des quinze premiers jours à la tête de l'État comorien et le moins que l'on puisse dire c'est que ces deux semaines soient passées inaperçues aux yeux de l'opinion nationale. Effectivement, les premiers sentiments du citoyen lambda sont avant tout ceux de l'inquiétude et de l'incompréhension. Inquiétude parce qu'au fond tout le monde reste convaincu que le nouveau régime ne fera pas long feu avec sa philosophie séparatiste, et incompréhension étant donné que le nouveau locataire de Beit Salam semble rompre petit à petit les liens avec son prédécesseur, qui l'a pourtant soutenu contre vents et marées jusqu'à l'installer confortablement au sommet de l'Etat.
Notons qu'au-delà de la composition de la nouvelle équipe dirigeante (qui ne contient aucun ministre de l'équipe sortante mis à part les vice-présidents et le président lui-même), c'est les nouvelles philosophie et gestion, qui semblent opposer fondamentalement les deux régimes successifs :
IKI se rapproche de KIKI
 Comores : Les premiers quinze jours d’IKILILOU à Beit-Salam....
En déclarant dans son discours programme, qu' « aucune solution à l'épineuse question de l'ile comorienne de Mayotte, n'est envisageable, sans l'implication de nos frères Mahorais », le nouveau locataire de Beit Salam, viole sa promesse électorale et se démarque de la politique du président sortant, qui privilégiait l'unité nationale et l'intégrité territoriale. IKI se rapproche ainsi de KIKI sur la question de Mayotte.
Depuis presque deux semaines, les séparatistes (anjouanais et mohéliens) ont de plus en plus leur mot à dire dans la gestion du pouvoir de l'Union. Il est, en effet, un secret pour personne qu'en propulsant le Dr. Anliane (un proche de l'ancien dictateur d'Anjouan, Mohamed Bacar) a la tête du ministère de la justice, Monsieur Rastami au ministère des transports et Antoy au sein de la cour constitutionnelle, le nouveau régime lance un message clair et net: le séparatisme a de nouveau sa place dans la politique intérieure du pays. Et que dire de l'entourage mohélien du président Ikililou qui ne cesse de crier que le pouvoir actuel est mohélien avant même d'être comorien? Ironique voire même hilarant au vu des résultats qui ont portés Ikililou à la tête du pays. Et sur ce point précis, les présidents Ikililou et Sambi semblent s'être animés de deux philosophies complétement opposées. Mais ce n'est pas tout.
HADJIRA succède à HADJIR
 Comores : Les premiers quinze jours d’IKILILOU à Beit-Salam....
Selon des sources proches du trésor public comorien, le déplacement de la nouvelle première dame des Comores (Hadjira Aboubacar) aux Etats Unis aurait couté la bagatelle de 24 millions de francs comoriens. Etonnant quand on se souvient que sa prédécesseur (Hadjir Djoudi) se plaignait, à juste titre, de ne recevoir aucun moyen pour ses déplacements officiels, la faute à un manque de législation en la matière. Les frais de subsistance de Madame Ikililou auraient malgré cela été alignés à ceux des vice-présidents de l'Union, et ce, tout en prenant le soin d'offrir à Madame Hadjira Aboubacar l'assistance d'un garde du corps et d'une amie de compagnie (ce dont ne bénéficient pas les vice-présidents) aux frais du contribuable comorien. Surprenant au vu des discours du président Ikililou qui ne cesse de prôner la rigueur et la justice dans la gestion du pouvoir.
Tout en espérant que les nouveaux élus rectifient rapidement le tir en privilégiant l'unité de notre pays, mais aussi la rigueur et la discipline dans les dépenses publiques, avant toute autre considération politique, le peuple retient son souffle et attend impatiemment un retour rapide vers les valeurs de l'homme enturbanné qui les a littéralement offert le pouvoir.

FAROUK MOURCHID
http://wongo.skyrock.com/

samedi 12 mars 2011

COMORES : RESPECTER LE CHOIX DU PEUPLE MAHORAIS - QUEL CHOIX, QUEL PEUPLE ?


Parmi les arguments fallacieux des « des tout petits francophiles demandeurs de visa ou de nationalité française »figurent la nécessité morale, de respecter le choix du peuple Mahorais.

Que ces collabos nous démontrent l'existence d'un peuple mahorais entièrement différent des autres habitants de l'archipel des Comores, pour que nous puissions les croire. Prenant appui sur l'existence d'une minorité de chrétiens (non pratiquants d'ailleurs) composée essentiellement de créoles originaires de l'ile de Sainte Marie qui ont des patronymes chrétiens mais dont une partie de la famille a ses origine en Grande Comore ou à Anjouan et de quelques « malgachophones » éparpillés dans quelques villages spécifiques, nos collabos sautent le pas sans vergogne et parlent d'un peuple Mahorais.

Les Corses, les Basques et les Bretons sont plus différents des français de l'ile de France dans leurs traditions et leurs parlers que les Mahorais des autres Comoriens.

Est-ce pour autant que la République Française reconnaît le droit du peuple Corse, Basque et Breton à disposer d'eux-mêmes et leur accorde leur indépendance qu'ils réclament pourtant à cors et à cris et souvent les armes à la main ?

Voilà pour ce qui est du prétendu peuple Mahorais.

Pour ce qui est du choix des Mahorais, que ceux qui ne le savent pas, qui l'ont oublié ou font semblant d'oublier, se rappellent que les 64% de non au référendum de 1974, représentaient seulement 8.783 Mahorais, sur un total de 286.762 à l'époque.

Moins de 10.000 personnes!!! Oui moins que les habitants d'un petit village d'Anjouan ou de la grande-Comore !!!? Où est donc le fameux peuple Mahorais qui a choisi de rester français ?

En plus comme l'écrit Kamaria Aoidi dans son ouvrage Session ou détermination le cas de Mayotte et d'Anguilla, et comme il est de notoriété publique, «Il faudra noter que la plupart des Comoriens de Mayotte partisans de l'indépendance (appelés les serrer la main) furent déportés vers Moroni à la Grande-Comore. Or les Comores constituent un pays indivisible comme l'avait, d'ailleurs, dit le président Français Giscard d'Estaing le 24 octobre 1974».

Pour comprendre le ridicule de la situation, imaginez seulement que lors d'un référendum sur l'Euro en France on se mette à considérer les voix par circonscriptions au détriment des résultats dans leur globalité et à juger que ceux qui répondent oui à l'Euro peuvent l'utiliser et ceux qui répondent non peuvent sortir de la zone euro !!!Que deviendrait l'économie de la France ?

Ou mieux encore, qu'on se base sur les résultats de Mohéli au deuxième tour des récentes élections présidentielles pour dire que c'est Fazul qui est le Président élu, puisque c'était la tournante de Mohéli ou quelque arguties de ce genre.

Nous devons la vérité à l'histoire et aux générations présentes et futures! C'est pour cela que nous nous acharnons à dénoncer les contre-vérités répandues par l'extrême droite française, les collabos à Mayotte et dans les autres îles.

Je reste convaincu que les Autorités françaises qui sont souvent intelligentes et cultivées (ce n'est pas toujours le cas) savent très bien qu'ils exploitent la misère des Mahorais pour les attacher comme à un licol, aux euros et à leurs lois inadaptées aux plus démunis c'est-à-dire la majorité. (Pour que vous soyez convaincus vous aussi, cliquez ici (Ndlr) : http://www.youtube.com/watch?v=FXTjUTdWMWM)

Je finirai mon propos en l'illustrant par une anecdote vraie qu'un ami Mahorais, (oui j'ai des amis Mahorais, n'en déplaise aux collabos, et au lèche drapeau français)!

Cet ami me disait avoir assisté à un tribunal qui siégeait sur les affaires du foncier ou d'occupation du sol, notamment du littoral :

Imaginer une vieille dame, appelons la Zeina Mdere, un interprète, un juge français en toge, et quelques assesseurs Mahorais noirs pour le décor.

- le juge s'adressant à Zeina Mdere, vous occupez illégalement un terrain situé sur le pas géométrique plus précisément le littoral, sans permis de construire et vous mettez en danger votre vie et celle d'autrui.

L'interprète traduit en shimaore

-Zeina : Mon grand père et ma grand'mère, ont occupé cette maison, mon père et ma mère aussi et personne n'est mort à cause de la maison.

Après la traduction, le juge poursuit

- v o t r e maison sera donc rasée et vous devez en sus payer 2000 euros d'amende pour défaut de permis de construire et de titre légal de propriété!

L'interprète traduit

-Zeina Mdere: Mwambiyé Mzungu bolé amba tsi jiveleha hamungu!

L'interprète : elle remet son affaire à Dieu

- le juge: la séance est levée.

Et voilà comment on veut nous faire croire que Mayotte est française par la volonté du peuple! Alors que c'est plutôt la force des bâillonnâtes et des euros qui la maintient en servitude démocratique à coup de référendums et de menaces suggérées, d'une mort imminente d'inanition des Mahorais, si elle réintégrait son giron naturel ! A d'autres !


Aboubacar ben SAID SALIM

Ecrivain comorien

Source : http://www.albaladcomores.com/viewer.php?edition=461